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Pelote de nerfs...

VIP-Blog de pelote-de-nerfs
emily.crumble@voila.fr

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  • Créé le : 25/06/2006 15:18
    Modifié : 14/10/2008 22:18

    Fille (103 ans)
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    Adrien: sortie théâtrale

    30/06/2006 10:56



    Il est courant d'avoir un "coup de foudre" ou un coup de n'importe quoi d'autre quand on rencontre quelqu'un... On est d'ailleurs souvent déçu par la suite, parce que l'autre est loin, bien loin, de ce qu'on s'était imaginé des heures durant. Finalement, on s'est pris un coup pour rien.

    Adrien est, à mes yeux, le symbole du « coup pour rien ». En résumé : coup de foudre, cou massé, coup de la meilleure amie, sale coup, coup du lapin, coup de blues… Je l’ai rencontré  en atelier théâtre. J’étais en seconde, donc pleine de complexes, de rêves, de romans-photos, de timidité, de maladresses. Alors en un clin d’œil paf !, il est devenu le super-héros talentueux, intelligent, drôle et intéressant qu’il me fallait pour mettre un visage sur les comédies romantiques que fabriquaient mon cinéma cérébral.
    La mauvaise chose, c’est que j’avais relativement bien choisi : c’était un garçon très bien. Ce qui ne devait durer qu’un mois s’est donc prolongé pendant plus d’un an. Les hormones et le sentimentalisme aidant, je me suis transformée en petite adolescente ridiculement coquette qui attendait, le sourire (béat) aux lèvres, le théâtre du samedi. Là-bas, je riais trop, parlais trop, faisais semblant de m’intéresser à tout, surtout à lui, ou sauf à lui selon le plan machiavéliquement mielleux du jour.
    Finalement, j’ai pris quelques centimètres et de la jugeote, et j’ai abandonné. C’est là que j’ai eu droit aux cous massés et autres rapprochements physiques capables de provoquer un « ouragan Adrien » in vitro.
    Puis, de fil en aiguille, nous sommes devenus de ces faux amis fille-garçon (avouons-le, ma spécialité). Je subissais les déclarations d’amour destinées à d’autres, guettais les « signes infaillibles d’après Juliette, qui a réussi à avoir Eric, si-si ». Enfin, j’étais ridicule et rampante.
    Alors j’ai tout lâché et je me suis appliquée à être une amie digne de ce nom. Adorant son amitié, je m’étais résignée à n’être qu’ « Emilien » pour lui. Jusqu’à la 2ème année de théâtre. Les rapprochements corporels et le nombre de confidences allaient crescendo, engendrant cette fois une apocalypse in vitro, une certaine hystérie et des insomnies ravies.
    L’apothéose arriva le soir d’halloween : sa tête sur mes genoux, un mini-Adrien jouant de la batterie sous ma peau… J’ai vu ma vie de célibataire défiler devant mes yeux… Jeux de mains, jeux de câlins et j’en passe… Mais rien de plus. Il est rentré chez lui. De mon côté, je dormais à moitié, écoutant la batterie de mes veines, un album de son groupe préféré et la petite voix qui hurlait « çà y esssst ! ! ! çà y esssst ! ! ! ». Un des moments les plus jouissifs de ma vie (pour l’époque..)

    11 novembre. Je raccroche et j’explose. « Allo Emily, c’est Adrien. Je voulais que tu sois la première à le savoir…[battements de cœur, tics de la lèvre supérieure, attente de la prochaine phrase et olala il me fait confiance]… Je sors avec quelqu’un, elle est géniale elle… [ brouhaha de mots, réponses évasives, très bon travail des barrières d’urgence anti-larmes]. » Je raccroche et j’explose. Je n’avais jamais ressenti une telle douleur corporelle jusque là. J’hurlais, je sanglotais, je m’étouffais. Je crois qu’on ne se rend compte de la force avec laquelle on aime que lorsqu’on en souffre. Je savais que c’était fini, pour de bon, que je n’étais montée si haut sur le télésiège de l’espoir que  pour être mieux poussée dans le vide.


    Il a arrêté le théâtre, il a arrêté de me parler. Récemment il a même arrêté de me (re)connaître. Ce n’étais sûrement même pas un vrai ami, il était faussement sensible et attentionné. Je croyais tellement en lui, en ses qualités, en sa fidélité amicale, en son autodérision
    J’avoue que je suis en partie responsable des coups que je me suis pris. Mais Adrien aurait dû faire attention avant de me marcher furieusement dessus. Je devais être gluante de sentiments, trop lisse à force de me modeler pour lui. C’est vrai, je devais être insupportable par moment… Mais il pouvait prendre ses distances avant de jouer l’ami tendre. Ca sautait tellement aux yeux que j’étais remplie de lui jusqu’aux cheveux qu’il ne pouvait pas l’ignorer, ne pouvait pas agir innocemment.
    J’ai mis très longtemps à remonter mon mécanisme pour re-partir, très longtemps à casser la batterie que j’avais en intraveineuse, très longtemps à ne plus avoir envie de le croiser, même pour le défigurer.  Il aurait pu me dire « je préfère qu’on reste amis » avec un air désolé, mais il s’est contenté de me laisser seule, assise sur des rails, la cigarette aux lèvres et les yeux pluvieux . J’attendais qu’il se souvienne que j’existe, que je suis un vrai être humain, rempli d’eau salée et d’envies de crier.
    L’année dernière, j’ai travaillé 3 semaines dans le même centre aéré que lui. J’ai constaté que je n’avais même pas droit à quelques paroles de politesse, à des phrases banales ou même aux regards gênés  que se lancent les anciens complices, nouveaux inconnus. Rien. A le revoir, son amitié me manquait.  Je pensais que l’occasion était parfaite pour redevenir Emilien. Mais non, même pas le droit à çà. Je n’existais plus. Alors j’ai joué à son jeu, en me trouvant minable de ne pas savoir, moi aussi, faire mal aux gens, faire semblant.


    C’était un mec bien, trop bien… au début. Il pensait sûrement qu’on ne peut pas juste se contenter d’Emily comme premier amour, ou comme « juste amie », je devais être trop « juste ». J’avais un  besoin absurde de lui comme certains ont besoin de leur dose de télé-réalité, lui m’a bien montré qu’on se passait facilement de moi.
    Adrien, ou comment détruire toute confiance en soi chez une « amie », comment la détruire.
    Adrien, ou un coup bas.







     

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