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Coup de ciseaux.
12/10/2008 20:36
C'est une vieille histoire qui commence à peine.
Pauvre personnage principal, écrasé par le poids des autres, par les allers-retours des autres... A chaque fois, on efface tout et on recommence.Tu ne peux t’empêcher de penser que tu te fatigues pour rien. Pauvre personnage, pauvre pantin, qui donne toujours un peu plus à la foule.
Mais que personne ne garde bien longtemps.
Tu aurais voulu être quelqu'un. Quelqu'un de vrai, pas seulement un personnage, pas un pantin, pas une ombre. Il faut avaler l'évidence: tu n'existes pas. A l’infini, tu joueras encore et encore les mêmes scènes, tu croiras encore et encore à l'éternité, à la sincérité: à une nouvelle fin. Hélas, le dénouement est toujours le même. La vie manque d'imagination.
Tu n'existes pas alors tu te démènes pour apparaître dans les yeux de la foule. Tu gesticules, tu t'agites, tu te ridiculises. Tu offres tout ton petit corps, tes plus jolies phrases, tes meilleurs sentiments. Tu t’accroches à tes fils pour ne pas tomber. Tu vas jusqu’à les laisser graver leurs initiales dans ton bois. Tu te donnes en spectacle. Tu te donnes tout court.
Chaque soir, chaque jour, chaque fois, tu espères que l’un d’entre eux verra sous le chêne la fragilité de tes si petits membres.Le temps de ta danse, tu es le centre de leur intérêt. Belle illusion. Tu supplies, tu cries, et la foule amusée promet de ne jamais t’oublier. Elle te bouffe des yeux et tu la crois. Il suffit de si peu pour que tu y crois…
Puis elle s’en va… Elle profite du spectacle et elle s’en va. Elle profite de toi et des tes illusions dépassées, puis elle disparaît. Les dégâts qu’elle cause ne sont pas son affaire. La foule est aveugle, peut-être, égoïste, surtout.
Tu voudrais être quelqu’un…Mais c’est une vieille histoire qui se répètera toujours.
Il faut que tu réagisses.Chère petite chose fatiguée: maintenant il faut que tu cisailles tes fils usés. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.Il ne tient qu’à toi de ne plus croire en rien. Il ne tient qu’à toi de choisir ta fin. Ce vide-là est préférable à ces fausses plénitudes.
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