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jeune fille en dentelle
16/07/2006 09:23
"tu viens déjeuner?
Oui,j'arrive".
Tous les midis Alain me pose cette question, et tous les midis je réponds "oui, j'arrive". Ce serait drôle, un jour, de lui faire une blague et de répondre non, mais je ne le ferai pas: je ne suis pas drôle.
Tous les midis, on s'asseoit à côté de la fenêtre. On a d'abord fait le tour des buffets avec nos plateaux beiges, faisant semblant d'hésiter pour prendre presque la même chose que la veille. Sans sauce, à cause du cholestérol d'Alain. C'est Alain qui a du cholestérol et moi, je ne prends pas de sauce, je ne suis pas égoïste.
Donc, on s'asseoit, aujourd'hui, près de la fenêtre. Alain me dit qu'il fait beau, j'acquiesce. C'est idiot d'acquiescer pour quelque chose d'impossible à contredire, mais j'acquiesce. Je ne suis pas intelligent.
Bref, je suis un humble travailleur à lunettes, ennuyeux, gentil et con, très con. Je suis d'ailleurs en train d'épeler pour la 6ème fois le mot con dans ma tête quand une jeune fille en dentelle s'asseoit face à moi, derrière Alain. C'était une fille en dentelle pour deux raisons Elle portait un chemisier de dentelle blanche, et elle ressemblait à de la dentelle: fine, presque fragile, pure, lumineuse. Je la regarde un instant puis regarde ma paupiette de veau sans sauce. Alain me parle: "_J'ai pas fait mes CRA, ma DIR me fait chier, c'est un truc à dire à
la CFTC
, c'est presque' une entorse à l'article B732". J'acquiesce encore. Je suis doué pour çà, je n'aie qu'à avaler avec un air passionné et grogner un oui, la bouche pleine. Mon regard croise celui de la jeune fille en dentelle... Je suis gêné et je regarde mon assiette pour m'appliquer à couper la viande en morceaux égaux. Je suis consciencieux. Il y a un cheveu dans mon assiette: un long cheveu noir, comme ceux de la jeune fille. Je le fixe pour ne pas lever la tête. Je pense à ma calvitie et à la crème anti-chute que ma femme m'a donnée. Au bout d'un instant, çà ne m'intéresse plus et je lève la tête.
Elle mange une prune: des dents blanches dans la peau ferme. Elle semble savourer longtemps avant d'avaler..."_Tu vois; c'est
la DRH
qui fait..." Du jus coule sur son menton, pour se loger dans une fossette..."Alors je ferai pas mes CRA..." Elle l'essuie avec un air embarrassé..."j'ai un CAP quand même..." Elle voit mon regard..."Toi t'es en CP quand?" Elle m'ignore et croque encore dans la prune: "croque", un des seuls mots qui sonne comme sa signification....
"_T'as un problème?" Je regarde Alain
"_Non non, je pensais à mes CRA
_Ben oui t'es comme tout le monde, maintenant même le CDI c'est..." J'ai tout raté, déjà , elle suce le noyau. Je suis un peu frustré. Je sais que dans quelques minutes, Alain et moi nous irons poser nos plateaux, puis nous enfermer dans un bureau plein d'abréviations...Heureusement, il y a une deuxième prune...Je n'aurais jamais cru qu'un fruit pouvait rendre heureux. A vrai dire, d'ordinaire, je ne suis pas heureux, je travaille dans un bureau...
"_On y va?
_Non" Alain me regarde d'un air idiot.
"_On n'y va pas?
_Non, vas-y, je vais me chercher un Paris-Brest"
Il a vraiment l'air con Alain. J'ai bien choisi, le Paris-Brest, il a pas le droit. Il s'en va poser son plateau avec un "à tout à l'heure" bougon. Il est comme moi Alain, je suis bougon.
Elle finit sa prune et suce encore le noyau. Je regarde sans scrupule et quand je le réalise je me sens sale et bête... Heureusement, elle ne m'a pas vu. Un vieux chauve con et gris qui fixe, çà effraie les jeunes filles en dentelle. Elle se lève et prend son plateau, je m'empresse de faire de même. Je me surprends à réver d'une confrontation, d'un choc frontal, de bris de verres, mais je n'aie pas le physique pour. Ces choses là arrivent aux gens pré-déstinés au romantisme hollywoodien. Elle pose son plateau et s'en va.
Plus de jeune fille en dentelle. Mais au moins, je sais pourquoi j'irai au boulot demain... Je serai un HTEGCCCMB ( Humble travailleur Gentil Con Consciencieux Chauve Malheureux qui aura un But dans la vie. Alain adorerait. Un homme réduit en abréviations, qui vivra un peu quand même, tous les midis, à côté de la fenêtre.
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angoisse de la page rose
12/07/2006 10:47
A écouter: I don't give a damn about my bad reputation de Joan Jett
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angoisse de la page rose
12/07/2006 10:10
J’ai un syndrôme de la page blanche, depuis hier. Plus rien. Le stylo suspendu, en lévitation, en grève. Ultime auto-trahison. Je n’aurais rien à dire ? Ultime absurdité : je suis en train d’écrire pour ne rien écrire. Soudain, je revois Rémi Tercier, dans le métro, qui me lance : « tu n’as rien pour toi », je ne sais pas pourquoi je m’inflige ce flash back qui me met mal à l’aise. Rémi Tercier, gros con qui ne me trouvait pas assez bien pour lui, qui voulait une fille en forme de médaille, avec une belle face et un beau revers. Je n’étais hélas pas une médaille lisse et dorée, pas du tout. Et soit dit en passant, Rémi Tercier, je l’emmerde. Lui et tous les autres de son genre : les petits garçons tristes, devenus des ados rebelles en quête d’une consécration : être dépucelé par une fille parfaite. Eux et toutes les filles parfaites.
Oui, je n’ai pas eu la chance de naître dans une rose bonbon. Non, je ne suis pas à croquer. Oui, j’ai un léger surpoids à corriger. Non, je n’aime pas faire les magasins. Oui, je me sens bête. Non, je ne ressemble pas à Lara Croft. Le test est formel. Résultat : Votre côte sera très basse cet été, rentrez chez vous, mangez du chocolat, achetez des chats et une couverture en laine. C’est fini Emily. Tu pourras t’imaginer autant de fois que tu le veux qu’un jour, tu te vengeras en devenant une bête de scène, ou une écrivain, ou juste jolie, çà ne servira à rien. Tu ne seras jamais une-fille-qui-a-la-côte-cet-été. C’est triste. Accusez moi de faire du Bridget Jones mais c’est triste. Je n’ai rien pour moi. Je ne suis pas douce, lisse, lumineuse, sensuelle. Je ne me reconnais pas dans les pubs Shwarsckof ou dans Elle. Je ne suis pas féminine. Mon deuxième chromosome X ne doit être qu’un Y complexé parti au Brésil pour changer, ce n’est pas possible autrement.
Je devrais avoir quelque chose pour moi, n’importe quoi, un œil qui frise, une jolie taille, une poitrine avantageuse…Quelque chose qui ferait de moi une fille imparfaite, mais au moins une fille…
Finalement, j’ai trouvé ce qui fait de moi une Emily si féminine : je doute, je pars dans de longues diatribes pour me plaindre de moi, de mon corps, de mon sort, de ma frustration. Et tout çà à cause d’une remarque ridicule et méchante de Rémi Tercier (qui, toujours en passant, a toujours été ridicule et finira trimballé de droite à gauche par sa bimbo tachetée, pur race, belles dents, rarement visibles par manque de sourire) Je suis une fille qui doute à cause d’un abruti. Alléluia. Chromosome X en puissance. A part çà, je n’ai pas un comportement très féminin. Donc, à part çà, je suis parfaite.
Oui je sais, c’est trop facile de jouer la carte du sarcasme pour combler une page blanche…
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trop petite
05/07/2006 09:48
Maman a fermé la porte des toilettes… J’ai bouché mes oreilles et j’entends mon cœur. Il bat vite et fort, çà me fait peur. Je suis sûre que les voisins vont tout entendre, ils vont venir pour la protéger. Si je pouvais, je monterai sur la cuvette pour passer par la fenêtre, mais je suis trop petite et pétrifiée. Je suis sûre que çà va s’arrêter… Elle va venir me chercher et me prendre dans ses bras. Pour l’instant elle pleure et elle crie. J’entends mon cœur qui cogne dans mes oreilles. J’entends mon faux père qui cogne dans la cuisine… Maman, je voudrais être grande, je veux passer par la fenêtre et aller chercher quelqu’un. Personne ne vient. Alors je voudrais être forte, mais je ne fais que pleurer sans faire trop de bruit. Je mettrai tout çà dans le coin sombre de ma mémoire, je grandirai et j’oublierai, ou on dirait que j’ai oublié, c’est pareil. Presque.
Maman a fermé la porte, la porte me protège mais elle elle n’en a pas de porte. Quand je serai grande, je la défendrai. Je serai un grand mur autour d’elle, sans porte. Plus personne ne lui fera de mal, elle ne pleurera plus et je n’aurai plus besoin de me boucher les oreilles. Il ne va pas s’arrêter… C’est long. Je veux ma maman. Je veux me mettre dans mon tout petit lit et serrer Tiny contre moi. Je veux qu’il arrête, je veux le punir. Mais je ne peux pas. Je promets d’être gentille, je promets d’être sage, je serai une grande fille. Je prendrai soin de Maman. Je la remercierai toute ma vie d’avoir fermé la porte. Promis.
Je suis grande, j’ai oublié. Il me reste quelques flash d’une porte qui se ferme, il y a la poster d’un singe dessus. C’est tout. L’autre nuit j’ai fait un cauchemar : une voix d’homme qui criait des insultes. Cet homme est loin, nous sommes parties depuis longtemps. Mais j’ai oublié d’être gentille. Je suis une adolescente, je suis en crise et j’envoie chier le monde, j’envoie chier le monde qu’elle m’a offert. Elle ne me prend plus dans ses bras, je mords trop souvent, avec ma rage, ma bave de crapaud, ma langue de vipère. Elle est blessée, je la fais pleurer, je lui fais mal. Je crise. Je suis perdue dans mes vêtements trop larges et dans ma vie. Le soir, je pleure pour rien, j’ai oublié que j’avais eu de vraies raison de pleurer avant. Tout est tombé dans les toilettes de ma mémoire. PLOUF. Je pleure, allongée dans mon grand lit en hauteur, entourée de photos, de cahiers, de musique rock-trash-rebelle qui dénigre les femmes. Je vois une peluche qui traîne sur mon armoire : Tiny. Il attend. J’ai oublié, mais plus pour longtemps.
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blogs favoris
05/07/2006 08:42
Puisqu'on ne peut mettre que des VIp dans ses favoris, voici mes petits coups de coeur:
http://mon-bloghauteloire.blogs.allocine.fr/
tempsperdu.over-blog.org/ (blog de manu larcenet... Lisez ses merveilleuses BD si vous ne connaissez pas)
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La musique de pelote-de-nerfs
30/06/2006 11:23
La musique joue beaucoup sur mes émotions, sur moi...
C'est pourquoi j'associe chacun de mes textes à une chanson particulière, qui correspond peut être àce que j'écris dans les paroles, dans le rythme, dans l'inexplicable sentiment qu'elle provoque...
Voilà, çà fera peut être découvrir des artistes à certains... Ou çà laissera indifférent tout le monde.
Emily.
P.S. Pour l'instant je n'aie pas eu le temps de télécharger des extrait mais ce sera fait!
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Ma méthaphysique
04/07/2006 09:56
Bien sûr que je suis heureuse ! C’est juste que j’aie peur… toujours. Ne croyant pas en une «présence», en une puissance supérieure, j’ai de quoi m’inquiéter pour mon avenir post-mortem. C’est une angoisse cuisante, omniprésente, révoltante. Et si il n’y avait rien après la mort ? Je tomberai dans le néant, d’un coup d’un seul, et tout sera fini ? La vue, l’ouie, l’odorat, le goût, le toucher, la conscience ? Disparus ? Moi… Disparue ? C’est insoutenable à en crier, à en devenir folle. Mon amour de la vie est ma première cause de tristesse. Cette peur est tellement absurde, la vie est tellement absurde. Ah bien sûr, ce serait plus simple d’avoir peur des araignées… Un coup de chaussure et j’écraserai ma phobie ! Mais il me faudrait une sacrée pointure pour écraser la mort.
Alors, évidemment, je pourrai écouter des chansons m’ordonnant de profiter, suivre des conseils-clichés que chacun prend à son compte et en est fier. Mais non. Si je profite, c’est naturel, c’est physique… Je respire en y pensant, je mange en savourant, je maudis mon besoin de sommeil… Je voudrais voler d’un endroit à l’autre, ralentir les heures, même les plus pénibles. Je suis née grande-prématurée, et c’était sûrement pour gagner du temps. Alors je continuerai, avec excès. Je vivrai excessivement, respirerai trop, boirai trop, rêverai trop (mais éveillée), aimerai trop, écrirai trop, vivrai trop, parlerai trop , écouterai trop, pleurerai trop, serai insupportable. J’exploserai des records d’excès, à en user tous mes organes. Et je résisterai, vivrai à n’en plus finir. Non, je ne mourrai pas de si tôt. Je prendrai mon temps, puisqu’il est à moi, j’apprendrai à le palper et à me l’approprier. Finie l’angoisse. Mes crises d’angoisse ne sont finalement que des crises de bonheur. Bonheur d’avoir été poussière et de ne pas l’être restée, quitte à le redevenir après. Bonheur d’avoir mon propre secret de la vie : je ne suis ici pour rien, pour rien d’autre que pour faire de mon mieux. Je veux croire que je vais toujours vers le mieux, et je ne me retourne que pour ne pas oublier. Je sortirai de là épuisée d’avoir trop respiré, usée jusqu’à la moelle et débordante de souvenirs. Je veux saisir le temps et l’avaler à petites gorgées… Bien sûr que je suis heureuse !
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Je te quitte
03/07/2006 13:58
A écouter: Bang Bang de Nancy SInatra
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je te quitte
03/07/2006 13:48
"je te quitte".
Il me lâche çà comme çà, au milieu de rien. Un air tragiquement désolé, un mouvement de lèvre qui ressemble à un sourire raté, les yeux grands ouverts, guettant ma réaction. Elle se fait attendre, cette garce de réaction. Elle est perdue au milieu de mes nerfs, entre mon cerveau, ma bouche et ma main droite serrée sur un verre d'ice tea. Ne pas lui lancer à la figure: trop théâtral... Il attend, moi aussi. Mais rien. Alors je me lève doucement et je lui souris. Il prend un air faussement choqué et çà m'amuse un peu, un amusement ahuri.
J'ai pressé le pas jusqu'à ma voiture. Je l'ai laissé là-bas comme çà, cet abruti. J'ai l'impression de faire un cauchemar où je serai actrice de sitcom : "je te quitte". Il croit que çà peut se faire en 3 mots, il croit que tout se fait en 3 mots: "je t'aime" et je suis à lui, "je te veux" et je suis dans son lit, "je te quitte" et je disparais.
Je ne veux pas disparaître! Il n'a qu'à disparaitre,lui, cet abruti. Je démarre. Je ne pleurerai pas de toute façon. La réaction est toujours en balade quelque part en moi. SI j'avais pleuré, il aurait trouvé 3 mots pour me calmer : "je suis désolé" et youpla! ABracadabra! Shazam! Tralala! j'aurais arrété. Abruti.
Je fixe la route et j'essaie de trouver ma réaction.Non, elle ne viendra pas. Elle me laisse tomber, elle aussi. Je vois accroché au rétroviseur un truc qui se balance et qui m'agace prodigieusement: un petit koala en peluche, ridicule, niais. Un cadeau de l'abruti. Ce koala me nargue avec son air trop gentil, trop doux, trop con. C'est Lui qui me regarde à travers les billes noires de la peluche. Abruti. Son amour mort s'est réincarné en peluche de fête foraine. Abruti. Je prends furieusement le koala et je tire dessus avec acharnement, il tient bon. Je l'avais attaché avec un quadruple noeud, un noeud valant ceux des marins. Alors je fouille dans la boîte à gants et j'en sors, triomphante, un couteau suisse. Ma main droite est apparemment bien décidée à réagir, elle.
Mes yeux ne quittent pas la route, je coupe le cordon du koala à l'aveugle et je le balance par la fenêtre. Paf! Sa réincarnation amoureuse est perdue sur l'autoroute. J'attends le soulagement post-vengeance... Mais rien. Bordel! Je l'aimais ce koala, je l'aimais cet abruti, alors qu'est ce qu'ils attendent tous les sentiments? Ma réaction et mon soulagement sont perdus en moi, ils prennent le temps ensemble et me laissent indifférente, seule. Du coup je balance aussi le couteau suisse par la fenêtre . Ce couteau gravé "S+F", Paf! Mon geste me fait sourire, je ne peux pas le faire payer alors je multiplierai les gestes gratuits. Je laisse la fenêtre ouverte et je respire l'air de l'autoroute. Je ne vais pas mal, mais je ne vais pas mieux. Je suis vide.
Tellement vide. Abruti qui a fait le vide en moi. Moi aussi, je veux le faire. Je ne suis pas douée pour les formules de politesse, les formules de colère, les formules magiques en 3 mots. Je perdrai contre Lui au pyramide. Mais,sans les mots, j'ai un allié, mieux qu'un bras droit, j'ai ma main droite. Elle fera le vide. Cette voiture est pleine de lui, d'objets ridicules, de CD, et même de son odeur. Elle est polluée. Alors j'attrape tout: le CD de Led Zeppelin, celui d'ACDC, de Police, d'Aqme.Paf. Ils volent tous par la fenêtre, j'accélère. C'est joli ce tourbillon de boîtes qui s'explosent sur le macadam. Je ris nerveusement, la scène est digne d'un film d'horreur: ma main ne m'appartient plus et se contente de s'aggripper aux objets pour les lancer sur l'A36. Etui à lunettes, chaussures de course, le bandeau qui retenait ses cheveux autrefois longs, sa gourmette en argent, des photos... tout y passe. Ma boîte à gants se vide, les vide-poches se vident, je n'avas pas grand chose à moi dans ma voiture et dans ma vie.
Lorsque je quitte l'autoroute, je laisse derrière moi toute la pollution sentimentale. Je me gare devant chez moi, la porte n'a même pas le temps de grincer. J'ouvre la porte-fenêtre qui donne sur le balcon. Je veux continuer, ici aussi, à tout jeter, à le jeter lui , hors de moi. C'est moi qui le quitte, c'est moi qui le fais disparaitre. Je lance quelques lettres, quelques post-its précieusement gardés, quelques cadeaux... Mais le coeur n'y est plus. Enfin. Mon coeur n'y est plus, comme le sien qui n'est plus dans le même étât qu'avant. Qu'est ce qu'il en a fait? Je m'avachis dans le canapé et je fixe le plafond. "Je te quitte" Pourquoi? Comment? Abruti, dis-moi des phrases de plus de 3 mots, dis-moi que je ne resterai pas toujours dans cet état, dans ce canapé, à fixer le plafond... Mais pourquoi est ce que je tenais autant à lui? Pour finir femme mariée, trompée, au foyer, mal-aimée,éplorée,fatiguée, engrossée, frustrée, frappée, précocement ridée...? En fin de compte je ne vais pas mieux mais je ne vais pas mal.
Il est 19h, je m'étais endormie. J'allume la télé sur la 3 pour les informations.
"L'A36 bloquée. Un carambolage a eu lieu cet après-midi sur l'A36, faisant quelques blessés et beaucoup de dégâts matériels. Il semblerait qu'un homme ait laissé tomber de sa voiture plusieurs effets personnels sur l'autoroute, ce qui a engendré des accidents en chaîne. Le nom du coupable figurant sur les objets, il a été interpellé en fin d'après-midi..."
En fin de compte, j'ai plutôt bien réagi.
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Adrien: sortie théâtrale
30/06/2006 11:29
A écouter: Alanis Morissette: Simple Together
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